ON THE ROAD 2013

Instant solonnel car ce message sera le dernier de mon voyage qui prends fin en Patagonie, la terre du bout du monde, une fin parfaite pour un voyage de rêve, une terre qui a toujours fasciné de nombreuses générations d' écrivains...

' Le vent austral souffle, rapportant les rumeurs ancestrales du commencement de la vie dans ces lieux glacés ou l' astre-roi ne laisse pas de traces. '

Dinko Pavlov

LA PATAGONIE AUSTRALE : CHILI

Officiellement, on considère que la Patagonie commence au sud du 40 eme parallele, jusqu' au Cap horn. Du côté Chillien, les terres exubérantes et pluvieuses du Pacifique, du côté Argentin, la steppe infinie qui s' étire jusqu' a l' océan Atlantique, et au milieu, la cordillière des Andes et ses glaciers...

CHAITEN 

Je quitte Puerto Montt pour relier Chaiten par la carretera australe. 10 heures de bus sont nécessaires, entrecoupées de 3 tronçons en ferry.

Chaiten, 5000 habitants, a déja des allures de bout du monde. Entourée par les premiers remparts de la cordillière, on l' atteint au nord par le ferry, et on continue la route au sud par la carretera australe. Quelques cafés aux tables de bois, des maisons en bois de toutes les couleurs, un choix de produits alimentaires ultra limité... bienvenue dans la région la moins peuplée du Chili !

Chaiten, une ville qui a terriblement souffert de l' éruption du volcan Chaiten, lorsque celui ci, que tout le monde croyait éteint, s' est réveillé après sa dernière éruption il y a 9000 ans !
Le 2 mai 2008, le volcan , a 10 km de la ville, commence son éruption d' une durée de 1 mois, avec une colonne de cendres de 30 km de hauteur qui atteindra même Buenos aires ! Les 5000 habitants sont évacués, et les dégats considérables.

Aujourd' hui encore, les traces du cataclysme sont nettement visibles, une partie de la ville et de nombreuses maisons sont encore envahie par les cendres, et la reconstruction s' effectue lentement. Chaiten, ma première image de la Patagonie, comme un avertissement au voyageur qu' ici, plus qu' ailleurs, la nature est reine...

LA CARRETERA AUSTRALE .. EN STOP !

Relier Chaiten a Coyhaique, 400 km plus au sud, dans la région la moins peuplée du Chili, avec un traffic quasi inexistant: voila un bon défi ! Et de toute façon, pas le choix, car pas de bus avant 5 jours !

Et, coup de chance incroyable, un couple de touristes Allemands qui se rends a Coyhaique me propose de m' emmener ! Sur le trajet qui dure 1 jour et demi, nous rencontrons d' autres auto stoppeurs moins chanceux, qui attendent depuis 1 jour ! Car ce qui fait le charme de cette route, en plus des paysages sublimes, c' est son isolation: très peu de traffic longue distance, des villages tout les 70 km et parfois une simple piste en gravier, pas de Mc do ni de stations services...

Un peu d' histoire:

C' est dès le début du XX eme siècle que les autorités Chiliennes désirent désenclaver cette région ( la région d' Aysen), mais devant la difficulté du projet, celui ci ne reprendra son cours qu' en 1976. Le premier tronçon de Chaiten a Coyhaique, est fini en 1982. Le dernier, tout au sud, n' a été terminé qu' en 1999. La route Australe a eu un impact très favorable sur le développement économique de la région, et le tourisme a commencer a se développer. Mais les raisons étaient aussi politiques: La Patagonie a toujours été un terrain de mésentente entre le Chili et l' Argentine, avec de nombreux contentieux dans le tracé des frontières. L' influence déja grande de l' Argentine sur le peuplement de cette région et son approvisionnement rendait le désenclavement de la région d' Aysen urgent afin d' affirmer son intégration au territoire Chilien.

A gauche, un ' Gaucho ' ( cowboy ) Chilien et a droite, arrivée a Coyhaique.    

Arrivé a Coyhaique, capitale de la région d' Aysen et seule ville importante (50 000 habitants), je file plus au sud rejoindre Chile Chico, ville frontière avec l' Argentine, superbement située au bord du deuxième plus grand lac d' Amérique du sud, le lac Buenos Aires, que je traverse en Ferry.
Et toujours, sur la route, des rencontres éphémères mais géniales avec des routards qui comme moi sont venus finir leur voyage en Patagonie.

Le lac General Carreta, a la frontière Chili - Argentine

 Traversée du lac en ferry pour rejoindre Chile Chico, ville frontière

Petit récapitulatif de mon parcours en Patagonie ( oui j' ai le temps de faire ça, je suis a l' aéroport de Buenos AIres ! )

LA PATAGONIE ANDINE, ARGENTINE

Arrivée a El Chalten, en Argentine, au petit matin...

PARQUE NATIONAL LOS GLACIERES

Après presque un an de voyage, on commence a être presque frustré par les paysages et l' on se demande si la prochaine destination saura être plus spectaculaire encore que la précédente. Eh bien c' était sans compter sur la Patagonie et en particulier le parc national des glaciers, côté Argentine. Des montagnes aux sommets acérés comme des pics a glace , des glaciers accrochés aux montagnes qui finissent leur courses dans des lagunes turquoises ou bleu de glace remplies de mini icebergs: un paysage indescriptible, puissance de la nature dans toute sa splendeur !

lagune remplie de mini icebergs a El Chalten

L' un des multiples glaciers du parc national

le Glacier St Piedras a El Chalten

vue rapprochée du glacier St Piedras

La laguna dos tres et les montagnes abruptes du Cerro torre, a El Chalten, des paysages parmis les plus grendioses de mon voyage...

Le mont ' Fitz roy ', parc national des glaciers

Après deux jours de trek a El Chalten, je continue la course vers le sud, toujours ce sud qui me rapproche de la fin du continent sud Américain, direction El Calafate, pour une attraction incontournable: le glacier Périto Moreno.

De El Chalten a El Calafate, 5 heures de bus le long de la mythique ' ruta 40 ', l' une des plus longues d' Amérique latine, créée en 1935 et qui s' étends sur près de 4900 km.

le long de la route 40, 5 heures de paysages grandioses, entre solitude et immensité...

GLACIER PERITO MORENO A EL CALAFATE, ARGENTINE

Le glacier Perito Moreno est le seul au monde qui avance encore: il fait partie d' un gigantesque bloc de glace, le Hielo Continental Patagonico, l' une des reserves d' eau potable les plus importantes au monde, et le plus grand continent blanc après l' Antartique. Son front mesure 5 km et s' élève a 70 m, sa superficie est de 250 km carré, c' est a dire plus vaste que Buenos Aires.

Le Glacier Périto Moreno, une expérience aussi visuelle que sonore, tant la glace craque comme l' orage. On aperçoit régulièrement des blocs se détacher.

PUERTO NATALES, CHILI

Le temps m' est a présent compté ... ( oui je sais ça fait un peu 'testament ' comme formule mais j' essaie de la jouer un peu lyrique pour mon dernier message ! ), je suis bien loin de Buenos Aires, mais je file pour une dernière étape vers le sud, a Puerto natales, au Chili, ce qui me fais repasser donc encore une fois la frontière.

Située au bord de la baie d' ultima esperanza, la ville dégage un puissant sentiment de mélancolie, avec ses petites maisons aux toits de tôle multicolores et ses paysages de bouts du monde... et ce vent, toujours ce vent qui ne laisse jamais aucun répit !

A la latitude 51 43' 28 '' sud, je ne descendrai pas plus bas ! Je suis maintenant a 2200 km de Buenos Aires, il me faut 45 heures de bus pour remonter dans la capitale Argentine.

De Puerto Natales a Buenos Aires, 45 heures de bus et quasiment un seul paysage : des steppes plates balayées par le vent durant les 2200 km de voyage !

Et bien voila, c' est la fin ! on va pas pleurer non plus, plein de souvenirs dans la tête et des photos a trier, et le fromage me manque ! Il me reste une étape d' un jour a Lima, au Pérou, puis une journée et demi a Miami, en Floride, pour un dernier verre au soleil avant d' atterrir a Londres... D' ici la, passez tous de superbes fêtes, et au plaisir de vous revoir tous très bientôt !

Quel choc que de passer de la Bolivie au Chili, un pays bien différent de son voisin nord ouest, et c' est peu dire !

FRONTIERE BOLIVIE - CHILI

Poste frontière d' Avaroa, entre le désert du sud Lipez et celui d' Atacama, c' est a dire au milieu de ... nulle part !

Alors ça commence par un bus a 3h00 du matin partant de Uyuni ( pour une fois je vais mettre une carte !) vers Avaroa, le poste frontière complètement paumé du far est Bolivien dont je rêvais depuis le début de mon voyage ( car j' adore les passages de frontière perdus au milieu de rien !).

Arrivés devant le poste, il faut attendre 1 heure que les douaniers se décident a ouvrir, payer une taxe imaginaire de 15 Bolivianos pour sortir du pays ( je donnerai 5, ce qui semble leur suffire !) et attendre dans un nomansland, au milieu du désert et au pied d' un volcan, le bus suivant qui arrive du Chili ( et qui aura 3h00 de retard ! ).

3 heures d' attente dans le Nomansland, et des allures de road trip a la Jim Jarmush...

Au Chili, on ne rigole plus avec la douane ( car en Bolivie personne ne fouille quoi que ce soit): les douaniers confisquent mes tomates et patates achetées sur le marché en Bolivie et non déclarées, je suis a deux doigts de leur rire au nez...
Ensuite, la route pour rejoindre San Pedro de Atacama, au Chili, est une pure merveille. 4 heures de traversée du désert nord Chilien avec ses volcans , ses lacs salés, ses flamands roses.. et ses routes asphaltées avec des panneaux de direction !

LE CHILI 

Car le Chili ne ressemble a rien a la Bolivie, Pérou ou encore l' Equateur: un niveau de vie proche de l' Europe, des villes découpées a l' Américaine, des picks up, mc do et des starbucks, et une population composée a 96 % de blancs contre 4 % de Mapuche, communauté indigène défavorisée. Avec l' argentine, le Chili est le pays ou la culture occidentale est la plus affirmée. Après avoir frôlé plusieurs fois les accidents de bus en Bolivie, ici il est obligatoire de mettre sa ceinture de sécurité dans le bus, avec une vidéo de présentation des consignes de sécurité avant le départ, un écran de contrôle de la vitesse du bus et le nom du chauffeur, et des plateaux repas: le luxe !

Alors évidemment je ne suis pas au Chili pour son exotisme, mais pour ses paysages hors du commun, mais d' abords, petit point sur le Chili:

Géographie : 4500 km de long pour une largeur ne dépassant jamais les 120 km: mieux vaut le traverser d' est en ouest ! je ne vous parlerai donc pas du climat qui couvre toute une panoplie ! Quand aux paysages, ils sont d' une incroyable diversité: du désert d' Atacama au nord en passant par la cordillière des Andes, les vignobles et les fôrets du centre du Chili, les volcans aux cônes enneigés dominant de multiples lacs, les steppes, fjords et glaciers des terres du sud: le Chili a tout !

Population: 17 millions d' habitants dont 7 millions a Santiago, la capitale, sur un territoire 2 fois plus grand que la France.

économie et politique: Membre de l' OCDE depuis 2010, et classé dans les 40 pays les plus riches du monde. Le Chili est aujourd' hui considéré comme le pays le plus stable (économiquement parlant ) d' Amérique du sud, et le seul ayant réussi a réduire la pauvreté de moitié au cours des 15 dernières années, après une série de dictatures successives. Néanmoins, la répartition inégalitaire des revenus reste l' une des plus importante au monde, avec un gouffre entre les pauvres et les riches.Le Chili compte l' un des taux de femmes actives les plus bas en Amerique latine avec seulement 40 % de femmes qui ont un emploi. Enfin, l' un des sujets les plus tendus de la présidentielle reste l' accès a l' éducation, aujourd' hui encore extremement cher et réservé aux classes supérieures. Des manifestations, souvent violentes, ont lieu régulièrement pour demander une réforme du système éducatif mis en place par la dictature de Pinochet !

Je fais l' impasse sur l' histoire du Chili, vous ferez les recherches vous même ! Néanmoins rapellons que le Chili a connu l' ère de dictatoriat Pinochet, et que nous sommes en ce moment en plein second tour des élections présidentielles, avec un duel entre deux candidates.

LE DESERT D' ATACAMA

Au nord du Chili, a la frontière avec la Bolivie se trouve le désert d' Atacama, la zone la plus aride du monde ! Lacs salés, lagunes peuplées de flamands roses, volcans, geysers et formations géologiques incroyables. C' est dans ce désert que la NASA a testé ses véhicules avant d' aller explorer Mars.

La ' valle de la luna ' est nommée ainsi pour son apparence qui évoque des paysages lunaires: c' est la zone présentant le moins d' activité organique sur terre !

Entre formations de sel et dunes géantes, des paysages surréalistes, a 2500 mètres d' altitude...

La Valle de la luna et, au fond, le volcan Licancabur, celui ci même qui domine la laguna verde, en Bolivie.

 La laguna caras dans le désert d' Atacama et ses dégradés de couleur...

 La ' valle de la muerte ' , a deux pas de la valle de la luna ...

 SANTIAGO DU CHILI

Bye bye le désert, 24 heures de bus et 1400 km plus tard, me voila a Santiago du Chili ! Capitale moderne en pleine expansion, la ville est dominée a l' est par la Cordillière des Andes. Température actuelle a Santiago: environ 20 a 25 degrès: ici, c' est le début de l' été ! Le temps de manger une soupe de crustacés dans un boui boui du marché central ( la spécialité du coin ), quelques bières dans le quartier bohémien de Bellavista avec d' autres voyageurs puis de nouveau en route vers le sud !

Vue de Santiago et des sommets enneigés depuis le parc de Santa Lucia... 

PUCON - PUERTO MONTT

Je ne m'attarde donc pas dans la grande ville, et je continue a descendre toujours plus au sud, avec un arrêt 10 heures de bus plus tard a Pucon pour effectuer l' ascencion du volcan Villacara, sublime avec son cône enneigé.

vue du volcan Villacara depuis le centre ville

Culminant a 2800 mètres, l' ascencion se révèle facile, et l' on atteint le sommet après 5 heures de montée. A l' arrivée, vue imprenable sur les volcans des environs, et sur le cratère d' ou s' échappent le souffre et les sons du bouillonement de la lave ! Actif, la dernière éruption date de 1984. Le Chili fait partie de la ceinture de feu du Pacifique, avec 2000 volcans dont 47 actifs.

Alors que tout le monde redescend en luge, je m' offre le luxe d' une descente en snowboard après avoir monté la planche sur le dos: champ de neige sans traces et vue exceptionelle sur les lacs et volcans : un pur moment de bohneur !

Le cratère fumant du volcan... impressionant 

On the road ... pour le volcano Osorno cette fois ci, a 20 km de Puerto Montt.

AUX PORTES DE LA PATAGONIE...

Et de nouveau un bus direction Puerto Montt: dernière ville avant d' attaquer la Patagonie ! Elle marque de le début de la Carretera Austral, une route mythique longue de 1240 km construite par Pinochet pour désenclaver la région dans les années 1980. Plus de 10 000 soldats de l'armée chilienne participèrent aux travaux du plus coûteux ouvrage d'art du xxe siècle au Chili, nécessitant de trouver des voies de pénétration à travers les fjords, deux cols et les roches glaciaires. De nos jours , la région traversée par cette route ( Patagonie du nord ), est encore extrêmement peu peuplée et l' hiver, aucun moyen de transport n' est en service. En ce début de saison, circuler dans cette région est encore un casse tête et nécessite de jongler avec les horaires des bus et ferrys: le bout du monde n' est plus très loin !

Depuis le port de Puerto Montt, le début de la mythique Patagonie...

Retour rapide a la Paz avec notre petit groupe pour fêter ces superbes jours dans le désert sud Bolivien dans un resto Français de la capitale Bolivienne, toujours aussi agitée! Après 11 mois de voyage, on avait tous oublié le bonheur d' un bon pâté Français avec du vrai bon pain !

Plus de texte cette semaine avec un  morceau d' histoire important de la Bolivie...

THE DEATH ROAD

Surnommée ' la route de la mort' , l' ancienne route entre la Paz et Coroico était il y a encore 7 ans la seule route pour rallier Coroico puis Trinidad, em Amazonie. Une piste en terre, parsemée de cascade et de points de vue époustouflants, avec des ravins de plus de 800 mètres, et qui provoquait 300 morts par an, soit la route la plus dangeureuse du monde !

Aujourd' hui, quelques camions l' empruntent encore, mais on la descend surtout en VTT ! Environ 50 km de pure descente, a frôler les ravins, pour un dénivellé de plus de 3000 mètres ! Après un départ dans une pluie-neige et un froid glacial a 4700 mètres, on meurt de chaud a l' arrivée sous les bananiers a 1600 mètres d' altitude.

POTOSI

La mine du ' cerro rico ' dominant la ville de Potosi

Potosi, ville de 125 000 habitants, a 10 heures de bus au sud de La Paz, ne représente plus grand chose sur une carte comtemporaine... Avec son marché central bruyant et bariolé, ses vestiges coloniaux perdus au milieu d' immeubles en béton, ses faubourgs poussiérieux et ses multiples vendeurs a chaque coin de rue, Potosi ressemble a n' importe quelle ville provinciale de Bolivie... Mais si je vous dis que cette ville a fait la richesse de l' Espagne et celle de bien des pays du nord de l' Europe, alors j' espère avoir éveiller votre curiosité !

En effet, impossible de visiter la Bolivie sans passer par la ville de POTOSI, une ville chargée d' histoire... Inscrite au patrimoine mondial de l' UNESCO, Potosi est la ville de plus de 100 000 habitants la plus haute du monde (plus haute que Lhassa, au Tibet ). Perchée a 4090 mètres d' altitude, la ville est dominée par la mine du cerro Rico, qui a fait la richesse de l' Espagne.

' Je suis la riche potosi, le trésor du monde, la reine des montagnes et la convoitise des rois... '

Un peu d' histoire est nécessaire pour comprendre le rôle important qu' a joué cette mine dans l' histoire de l' Espagne et même de l' Europe. Au milieu du 17 ème siècle, avec 165 000 habitants, Potosi était aussi importante que Paris et Londres. Le Cerro rico, ' la colline riche ' , était alors une mine d' argent d' une ampleur sans précédent exploitée par les conquistadors.

Cette mine a aussi été le théatre d' un génocide de 8 millions d' indiens ainsi que de noirs venus d' Afrique par le biais du commerce triangulaire, forcés de travailler dans les mines dans des conditions épouvantables.

Des historiens élaborent même la première théorie de l' inflation en étudiant le lien entre la production d' argent a Potosi et l' inflation en Europe, en assurant que le flux d' argent des mines de Potosi vers l' Europe fut l' une des conditions du développement du capitalisme. L' Espagne s' endetta et gaspilla tellement l' argent de Potosi que les vrais bénéficiaires furent les banques des pays du nord de l' Europe, et de France entre autres ! Tout le monde ici connait l' histoire selon laquelle les mines de Potosi étaient si riche en minerais que l' espagne aurait pu construire un pont en argent pur entre l' Amérique du sud et l' Espagne ! Mais dès le début du 19 ème siècle, les filons d' argent commencèrent a s' épuiser, et Potosi tomba rapidement en désuétude, au point de ne plus compter que 9000 habitants en 1825 !
Aujourd' hui, Potosi est une ville de 125 000 habitants, et l ' on travaille et meurt encore dans les mines de Potosi...

La mine aujourd' hui...

Les mines de Potosi sont donc toujours exploitées, et ressemble a un véritable gruyère. Les mineurs actuels se regroupent en coopérative minière: ils gèrent donc leur production et leur travail de manière autonome. Selon les bons filons et les heures de travail, le salaire d' un mineur varie de 50 a 500 euros par semaine. Les conditions de travail n' ont guère évoluées: les mineurs, exposés a toutes sortes de gaz dangeureux, meurent de maladie après 10 a 15 ans de travail dans les mines. Située a 4200 mètres d' altitude, les températures varient du très froid au très chaud lorsque l' on descends les niveaux. Plus de 3000 mineurs travaillent encore a Potosi, et 40 d' entres eux perdent la vie dans la mine chaque année !

Les mines sont ouvertes aux touristes, on y descends durant 3 heures, ou l' on rencontrent les mineurs au travail qui, le temps d' une pause, nous parlent de leur vie dans la mine et répondent a nos questions: un échange troublant et captivant dans la noirceur des couloirs...
Alors on peut se poser des questions quant a ce type de tourisme un peu ' voyeur ', mais en me renseignant avant de descendre dans les mines, et en questionnant les mineurs eux mêmes, tous voient d' un bon oeil ce tourisme qui leur rapporte un petit plus d' argent. De plus, ils sont fiers ( selon leurs propres mots ), de raconter leur travail et leur histoire.

Dans la mine, les mineurs mâchent de la Coca, et boivent de l' alcool a 96 %, en jetant d' abords la moitié du verre par terre pour assurer la protection de la Pachamama, la mère nature, et la mère de tout les Boliviens. Avant la descente dans la mine, tout les touristes passent par le ' marché des mineurs' , dans la banlieue de Potosi, pour acheter des fournitures nécessaires aux mineurs: feuilles de coca, sodas, snacks et même dynamite ( en vente libre a Potosi, j' en ai acheté 2 cartouches pour 4 euros !! ) sont distribués aux mineurs lors de la visite.

RETOUR AU SALAR ... A VELO

En route pour le Chili, je repasse par le captivant salar d' Uyuni qui sépare la Bolie du nord du Chili, dernière étape ( sniff ! ) de mon tour du monde. Cette fois je décide de louer un vélo et de partir seul durant 2 jours pour me confronter en face a face a ce désert de sel. En effet, le tour en 4x4, si intéressant soit - il, ne permet pas de ressentir l' immensité de cette étendue de sel.

Je pars donc d' Uyuni vers Colchani, la ville d' entrée du désert de sel. soit 20 km de pistes poussiéreuse. Puis de Colchani, ville misérable perdue au milieu de rien , s' étend devant moi l' immensité blanche et plate. Inpossible de se perdre, il suffit de suivre les traces laissées par la gomme des 4x4 sur le sel, une boussole fais le reste.

Le vent de face me ralenti terriblement, et l' altitude ( 3650 m quand même ! ) diminue ma résistance respiratoire. L' autre danger. c' est le soleil et sa réflection sur le sel: j' ai beau mettre de la creme solaire toutes les heures, je cuis ! Quand aux 4x4 de touristes qui me dépassent, j' ai le droit a des regards ahuri, des photos et aussi quelques bouteilles de coca !

Je mouline environ 4 heures dans ce désert, puis je quitte la piste et continue plein ouest quelques minutes pour poser ma tente au milieu DE RIEN ! le vent a forcé, et je m' amuse a tenter un ' vélo voile ' en accrochant la tente au vélo avec des sangles: le pied ! mais lorsque je décide de planter ma tente, la croute de sel est trop dure pour les piquets, et le vent casse un des arceaux ! je m' installe quand même tant bien que mal, et ma couverture de survie me protège bien du froid.

Lorsque le soleil se couche, les montagnes qui délimitent le salar disparraissent au fur et a mesure a l' horizon avec le sentiment d' être perdu sur une autre planète...

ON THE ROAD...

Dans les environs d' Uyuni, le cimetière des trains qui ramenaient l' argent des mines de Potosi rajoute une note encore plus dépressive a cette ville perdue au milieu du désert...

LE SALAR ET LE SUD LIPEZ

Et de nouveau sur la route pour rejoindre le sud ouest de la Bolivie et ses paysages désertiques. En route, je m' arrête a Sucre, la plus belle ville de la Bolivie. Beaucoup de Francais en voyage longue durée ici, on constitue donc un groupe de 4 personnes pour louer un 4X4 avec chauffeur et faire le tour de la province du sud Lipez.

Les paysages du sud Lipez et du saler d' Uyuni font parties des plus extraordinaires d' Amérique du sud et du monde ! Sur cette zone de l' altiplano qui culmine de 3600 a 5200 mètres, aux frontières du Chili, ce sont des centaines de kilomètres carré (tout le sud ouest de la Bolivie ! ) de déserts quasiment inhabités a l' exeption de quelques villages de mineurs.

Des volcans, des formations géologiques étonnantes, des lagunes aux couleurs vertes, rouges et bleues peuplee de flamands roses , des geysers, des sources d' eau chaudes et l' incroyable salar d' Uyuni: quatre jours de traversée du désert dans les plus beaux paysages de mon voyage... pour apprécier, je vous mets toutes les photos en grand format ! Pas beaucoup de textes cette semaine, les photos se passent de commentaires !

 La laguna colorado, aux eaux rouges surréalistes...

Quelques kilomètres plus loin, la Laguna verde, surplombée par le volcan Licancabur, a cheval sur le Chili et la Bolivie...

 Un tableau de couleurs, a environ 5000 mètres d' altitude.

 Des airs de far west, sur les traces de Bucth Cassidy et Le kid, qui se refugièrent dans ces régions désolées après leurs attaques répétées de banques Nord Américaines...

 Le désert de Dali et ' l'arbre de pierre' , décidément, La Bolivie ne finit jamais de surprendre le voyageur.

En haut a gauche, Une vigogne en pleine course, un mammafère vivant sur les hauts plateaux de la cordillière des Andes, une ferme de Lama perdue en plein désert, et un geyser.

 Lever de soleil sur le salar d' Uyuni, a l' horizon parfait...

 Cactus sur l' ile d' huancahuasi, perdue en plein milieu du desert de sel.

 Des restes de neige de l' hiver en plein désert !

Les travailleurs du sel...

Me voila donc dans la grande Amazonie ! Je passe en quelques heures des glaciers de la cordillière royale a Coroico, ville située a la limite Ande - Amazonie, ou commence la chaleur tropicale. La route pour y arriver est bitumée. Je souhaite poursuivre a présent vers Trinidad, ville de 100 000 habitants au coeur de l' Amazonie Bolivienne.

ON ( OFF ) THE ROAD

Et pour y arriver, je vais endurer l' un des pires trajets en bus de mon voyage avec les 12 premieres heures vers Trinidad. La route n' est plus qu' une piste en terre en partie en construction. Lors de ce trip de nuit, le bus doit escalader les talus pour laisser passer les camions de face, a plusieurs reprises, on a l' impression que le bus va se renverser sur le côté, et je n' exagère pas ! Des différences de dénivellés sur la piste font sauter les passagers des sièges, et , au cours de la nuit,il semble que plusieurs fois le bus sort de la route.

 regards fatigués après plus de 15 heures de voyage sur pistes en terre...

En Amazonie en octobre, c' est le début de la saison des pluies: a 3 h 00 du matin, notre bus patine sur une portion de piste rendue boueuse par les dernières pluies: 45 minutes de marche avant- marche arrière dans la nuit et des pelles de sorties pour dégager les roues: ça bouge et ça penche dangeureusement dans tout les sens mais on s' en sort ! Arrivé a San Borja, je monte dans un autre bus pour 8 heures de plus sur une piste en terre toute droite qui file a travers la forêt et la Pampa.

Dans quelques jours ou quelques semaines selon l' intensité des pluies, cette route sera fermée et le seul moyen de rallier Trinidad sera par voie aérienne ou par bateau a partir de quelques ports perdus en Amazonie !

Chargement de bateaux au port de Puerto Almacen

TRINIDAD

Ville de 100 000 habitants, au coeur de l' Amazonie Bolivienne, Trinidad n' attire pas les touristes vu son accès dificille. Ici c' est une toute autre Bolivie, on dirait presque un autre pays, par comparaison avec les Andes. Chaleur étouffante d'abord ( 35 degres ), et des passages de pluies comme des douches ! Ici, l' activité favorite de la population consiste a tourner en rond en moto autour de la ' plaza ' principale et dans les rues alentours, sans sembler aller nulle part ! Si les gens sont plus réservés qu' au Pérou, ils n' en restent pas moins très gentils et agréablement tranquilles.

 Coup de vent dans les rues poussiéreuses de Trinidad...

L' AMAZONIE, CA SE MERITE !

Il me reste donc a experimenter cette fameuse forêt Amazonienne. Et pour cela, je fuis une fois de plus les sentiers touristiques classiques ( sinon ce n' est plus du ' voyage ' ). Je loue une moto a Trinidad et je file vers un petit port situé sur la rivière Ibaré , a 12 km de Trinidad. Et encore cette pauvreté que l' on retrouve partout en Bolivie: maison aux allures de cabanes en bois dénuées de toute intimité, omniprésence des marécages alentours et donc de moustiques... Je me renseigne auprès des habitants du village pour savoir si quelqu' un possède une embarcation et s' il serait prêt a m' emmener visiter la jungle. Coup de bol ( ou de réussite ! ), Lucio, surnommé ' Papi ' , travaille en ' freelance' pour des agences de voyages comme guide durant la saison touristique. Je négocie pour 3 jours de navigation dans la jungle sur le rio Ibaré, pour un prix moitié moins cher qu' avec les agences et sans touristes: Qué bonito !

Premiere étape: chargement de la barque a moteur : ça va être roots ! Essence, eau, nourriture, tente: de quoi être autonome dans un milieu inhospitalier pour 3 jours. ( cool le t- shirt, non ? fais sur mesure a La Paz ! )

Nul besoin de naviguer longtemps pour se retrouver en pleine nature: quelques kilomètres de rivière a contre courant suffisent...

Néanmoins après une heure de navigation les difficultés commencent: des centaines de mètres carrés de végétation aquatique barrent la progression sur la rivière. Avec le début de la saison des pluies, cette végétation type nénuphars descends la rivière par plaques entières: il faut ramer sec pour s' en sortir !

Au fur et a mesure de notre progression, la nature et la végétation prends toute son ampleur et semble nous avaler. Au long des 6 heures de navigation jusqu' a notre campement, on observe dauphins d' eau douce, crocodiles, singes dans les cimes des arbres, cochons sauvages venus s' abreuver en bords de fleuve, et des dizaines d' espèces d' oiseaux dont des perroquets, et toutes sortes de cris d' animaux venus du fond de la forêt.

Notre campement pour deux nuits se limite a un vieux ranch abandonné accessible uniquement par la rivière. Mais la pression des moustiques est insupportable ! En revanche, le spectable de centaines de lucioles clignotants dans la nuit et les bruits de la forêt font largement oublier ces fichus mosquitos !

Le lendemain, petite marche dans la selva, et observation de 3 espèces de singes, oiseaux et un iguane qui frôle mes pieds: une fois de plus, l' omniprésence des cris d' animaux et une flore dense nous font rendre compte de la petitesse de notre présence humaine en ces lieux... Quand aux moustiques, ils sont une fois de plus un cauchemar qui rendent a eux seuls ce lieu inhospitalier et inhabitable ! Pour diminuer le nombre de piqures, je porte un foulard sur le visage des yeux aux oreilles, des lunettes de soleil, et un coupe vent par 35 degres !

Le 3 eme jour, il est temps de quitter les lieux et rejoindre ' la civilisation '. Bien sûr, nous n' aurons rencontré personne durant ce séjour en forêt. Mais le plus drôle reste a venir: car Lucio, sur cette photo, a beau tout tenter, rien a faire: le moteur ne démarrera pas ! J' ai beau aider et appliquer a la lettre mes maigres connaissances concernant ce type de moteur ( qui ressemble a celui d' une tronçonneuse ! ) : bougie, huile, nettoyage du réservoir: rien n' y fait: nous voila bloqué a 6 heures de notre port d' attache en pleine Amazonie avec un moteur en rade: tant mieux, j' adore l' aventure !

Pas la peine d' appeler Avi assistance ou espérer l' aide d' une tierce personne ici: il ne reste plus qu' a ramer. D' accord, mais le problème c' est que Lucio ( qui garde toujours le sourire, je l' adore ! ), n' a amené qu' une seule pagaie ! Mais fort de mon expériende d' Etudes Et chantiers, je bricole une pagaie avec une poele attachée a un bout de bois et c' est partit ! Lucio, confiant de notre rythme de départ, me lance que nous serons arrivés dans 6 heures ( seulement 6 heures a ramer, chouette ! ). En réalité, partit a 11 h 00 du matin, nous n' arriverons que le soir même a 23 h 00 !

De nouvelles plaques de végétation apparaissent: par 5 fois il faut ramer dur pour traverser cette végétation qui nous encercle. Il fait plus de 35 degrès au soleil et le ciel est dégagé: je cuis et nos réserves d' eau nous lâchent a 18 H 00, moment du crépuscule ou les moustiques attaquent encore plus qu' a l' accoutumée ! Lucio, quant a lui, remplis sa bouteille dans le fleuve et en bois l' eau ! Nous ramons plus de 3 heures dans la nuit, en ouvrant le trajet a la lampe torche pour éviter les plaques sporadiques de végétation aquatique. Nous arrivons complètement épuisés, et je me rends compte que je viens de ramer 12 heures sans presque aucune pose avec une poele en pleine Amazonie ! Mais je n' échangerai ce moment pour aucun autre, car pagayer en pleine nuit sur un fleuve Amazonien restera gravé pour longtemps dans ma mémoire !

Il est trop tard pour retourner a Trinidad, Lucio offre de passer la nuit dans la ' casa ' familiale, par terre, sur les planches, avec une moustiquaire en guise de couverture: je dormirai comme un ange...

 ON THE ROAD...

C'est donc parti pour la Bolivie, avec le passage frontière le plus compliqué depuis le début de mon voyage.

Lors de mon passage Equateur- Pérou le mois dernier, j' avais dû réveiller les officiers de l' immigration Péruvienne, accablés par la chaleur tropicale. Et évidemment, ils se sont complètement plantés avec les tampons, en mettant un tampon de sortie a la place de celui  d' entrée ! Donc je vous laisse imaginer la situation a la sortie du Pérou, ou l' on me dis que je  suis en situation illégale depuis un mois dans le pays, me menaçant d' expulsion immédiate vers  la France : cool comme fin de tour du monde ! Après 10 minutes de blabla en espagnol ou j' explique la faute de leurs collègues du nord du Pérou, les officiers de l' immigration me font sous entendre que je peux ' régulariser' la situation ! Donc la je comprends qu' il faut aligner l' argent, qui est bien sûr un pot de vin puisque les officiers se partagent les 50 dollars que je leur donne devant moi ! Reste a passer le poste de police du Pérou, situé juste a côté.

Et la, l' officier de police m' accuse d' avoir corrompu les fonctionnaires de l' immigration lorsque qu' il remarque que la date des tampons d' entrée et de sortie du pays sont les mêmes : évidemment puisqu' ils viennent d' être fait par ses collègues pour ' régulariser ' ma situation ! Officiellement, je ne suis donc resté qu' une journée au Pérou, du 14 octobre au 14 octobre !!!

L' officier me regarde dans les yeux et me lance: alors, que fait on maintenant ? la je comprends qu' il veut aussi sa part du gâteau, et  cette fois c' est carrément moi  qu' il lui demande  combien il veut, ce a quoi il réponds : combiens as tu ? je mets 15 dollars sur la table qu' il ramasse avant de me dire de filer vers le poste d' immigration Bolivien !

Je passe l' immigration Bolivienne sans problème, et non sans vérifier deux fois les tampons  ! Mais j' ai perdu du temps, et mon bus est parti avec mon sac ! Je le rattrape 10 km plus tard en moto taxi au prochain village. ça démarre donc fort en Bolivie !

LE LAC TITICACA

Qui n' a pas entendu parler du lac Titicaca ? endroit mythique, berceau de la civilisation Inca, plus haut lac navigable au monde, perché sur l' altiplano a 4000  mètres d' altitude, d' une longueur de 200 km, partagé a 55 % par le Pérou et 45 % par la Bolivie...

photo du haut : Sur la ' route sacrée de l' éternité du soleil ' ( rien que ça ! ), le sentier des crêtes de l' Isla del Sol. Une île du lac Titicaca, paisible et rurale ou, selon la légende, seraient nés Manco Capac et sa soeur, Mama Oello, descendants du dieu soleil et fondateur de Cuzco, la future capitale de l' empire Inca.

 Et du lac, la vue sur la cordillière royale

Cet ordinateur bolivien aime afficher les photos en grand, alors profitons en ! Car a cette altitude, la qualité de la lumière est exceptionelle, l' un des plus beaux couchers de soleil du voyage !

LA PAZ : CAPITALE DE LA BOLIVIE

La Paz, ville incroyable, capitale la plus haute du monde, étagée de 3800 a 4200 mètres d' altitude, avec ses quartiers populaires aggripés aux parois montagneuses. L' atmosphère de la ville est captivante: la moitié de la ville est un marché a ciel ouvert, tradition et modernité se mélangent comme nulle part ailleurs. Les marchandes aux chapeaux ronds ( cholletas ) descendent des quartiers haut ( ' El alto ' ) pour y vendre tout et n' importe quoi, a chaque coin de rue.  Un traffic intense, avec des vieux tacos colorés qui crachent leur fumée noire dans les pentes raides de la ville: a La Paz, il faut être un as du démarrage en côte ! Sur les hauteurs de la ville, on aperçoit les montagnes et leurs glaciers qui surplombent la ville. C' est de loin la capitale la plus incroyable que j' ai vu de mon voyage, colorée et chaotique, mais a l' atmosphère vraiment particulière. Ville tranquille aussi, ou l' on peut se promener partout en sécurité, ce qui est loin d' être le cas de toutes les grandes villes d' Amérique latine.

ASCENSCION DU HUAYNA POTOSI

La Paz est un centre de rêve pour des départs de randonnée car elle est situé dans la cordillière royale,

Je pars avec une agence pour effectuer l' ascencion du Huayna Potosi, l' un des monts de plus de 6000 mètres les plus accessibles au monde. Mais on en bave quand même ! Départ le premier jour a 4700 mètres pour rejoindre un refuge a 5200 mètres. Sur le dos, tout l' équipement nécessaire a la montée du lendemain: crampons, piolet, chaussures et de quoi résister a la température au sommet de - 25 degrès, soit un bon 14 kilos !  Arrivés au refuge a 14 h00, on repart a minuit pour l' ascencion: 5 heures de marche épuisantes dans la neige et au clair de lune puis arrivée au sommet a 6088 mètres au lever du soleil: magique !

L arrivee au sommet a 6088 metres d atitude: souffle coupe par la vue et la hauteur !

Le Huayna Potosi, vu depuis un refuge a 4700 mètres d’altitude.

Au retour, je prends une photo de ' la cumbre' , le dernier passage et  le plus difficile, avant l' arrivée. Il s’agit d’une crête avec un ravin des deux côtés, pas le droit à l’erreur !

Sur la route du retour, qui ne prendra qu’une heure et quart en descente, je marche comme un zombie, mort de fatigue ! Si l’ascension ne présente pas de difficultés techniques, c’est surtout l’altitude élevée qui rend la montée vraiment pénible en coupant très rapidement le souffle.

Après une semaine et demie en Bolivie, j’ai déjà vu des paysages parmi les plus beaux de mon voyage et ressenti une atmosphère sud-américaine très authentique. Lors de la préparation de mon tour de monde, j’avais envisagé seulement deux semaines en Bolivie, considérant ce pays comme ' petit et peu varié'.  Finalement, à force d’entendre les récits d'autres voyageurs et de lire différents guides, j’y passerai au moins 5 semaines.

 Beaucoup, mais vraiment beaucoup de choses a voir au Pérou et des trajets en bus interminables m' on fait prendre du retard sur ce blog, je me rattrape maintenant !

De retour au Pérou, donc, en provenance de l' Equateur après 4 jours de transports divers et crevants, et c' est pas fini ! Retour en chiffres d' abords sur ce pays:

LE PEROU : GENERALITES

- Capitale : Lima (environ 10 millions d'habitants).
- Superficie : 1 285 216 km².
- Population : 29,4 millions d'habitants (estimation 2012).
- Densité : 23 hab./km² (en France, 113 hab./km²).
- Espérance de vie : 72 ans.
- Langues : espagnol et quechua (officielles), aymara et 12 autres langues amazoniennes.
- Monnaie : le nuevo sol.
- Régime : république constitutionnelle.
- Indice de développement humain : 0,806. 78e sur 182 pays.

Comme l' Equateur, on trouve a l' est du Pérou l' Amazonie et son climat tropical. Au milieu, la cordillière des Andes, climat tempéré a froid selon l' alititude, avec le Huascaran qui s' élève a 6768 mètres d' altitude, point culminant du Pérou. Et, a l' ouest, la côte pacifique mais qui, contrairement a l' Equateur, n' est qu' un vaste désert. Ces déserts sont provoqués par la présence d'un courant océanique sud-nord, donc froid, qui remonte la côte pacifique en bloquant l'évaporation et la formation de pluies: l' eau est a 15 degrès celsius, on oublie donc la baignade !

LE NORD DU PEROU: CHACHAPOYAS ET LE ' PEUPLE DES NUAGES '

Arrivé a Chachapoyas depuis l' Equateur a travers les Andes n' était donc pas de tout repos ! Mais l' arrivée est récompensée par la tranquillité et la gentillesse des habitants, vraiment aimables et prêts a aider.
Chachapoyas est une ville loin de tout, dans les andes et la ' selva ' ( mi forêt mi jungle ). Les montagnes alentours sont superbes, couvertes de forêts, culminants a 3000 - 4000 mètres et souvent entourées d' une brume mystique, d' ou le surnom de 'forets des nuages ' .

Au depart du trek, dans la brume matinale... il faudra d' abord prendre un minibus a 3 h00 du matin puis, 3h00 plus tard, début du trek au milieu de nul part...

Je profite a Chachapoyas du contact d' un guide indépendant que m' on donné d' autres voyageurs avec qui j' ai fait un bout de chemin en Equateur. Pendant 4 jours, on part donc randonner de villages en villages par les anciens sentiers incas, loin des sentiers touristiques.
Les Chachapoyas sont un peuple andin signifiant ' les guerriers des nuages ' et ont été conquis par les incas. Ils occupaient le Nord du Pérou actuel du ixe siècle au xve siècle.

En haut a gauche : une forêt mi tropicale, perchée a environ 2500 metres d' altitude,aux allures préhistoriques avec ses fougères de plus de 10 mètres de haut ressemblants a des palmiers.

A droite : De villages en villages, seul un mode de transport est parfois possible: le cheval !

En haut a gauche : Transport illégal de feuilles de coca. Wilder, le guide, m' explique en effet qu' il est interdit de transporter plus de 16 kilos de feuilles de coca a la fois. Mais ici, loin des routes, aucune surveillance policière. Cependant ce chargement n' est en aucun cas destiné a la production de cocaine, mais seulement a la consommation des villageois. Ici, macher de la coca est un passe temps favori !

A droite : 

Wilder m' emmene de villages de village dans lesquels je dors chez sa famille. Ici, peu, voir pas d' électricité, pas de routes, le dimanche, les filles jouent au volley ball et les mecs au foot au milieu du village, les spectateurs sont occupés a macher de la coca !

En haut a gauche : Pose coca en pleine selva

A droite : aux alentours d' un village, en haut d' une montagne, des ruines Chachapoyas ensevélies sous la végétation. En bas, ces pierres servaient probablement a ecraser quelques aliments. Ces ruines ne sont connues que des habitants du village, pourtant le site est plus grand que le site de Kuelap, site touristique phare de la région. Il faut 4 heures de marche en montée dans la forêt pour les atteindre. Au retour, on ouvre le sentier a la machette, en pente raide dans la jungle.

 En haut a droite : redescendus au village, on nous offre des tournées d' aguardiente, de l' alcool de sucre de canne fraichement fermenté dans un arbre creusé, une  recette bien maison ! D' ailleurs on repartira en titubant  !

HUARAZ ET LA CORDILLIERE BLANCHE

Au centre du pays se trouve la cordillière blanche, la chaîne montagneuse tropicale la plus élevée au monde. Une trentaine de sommets enneigés s'élevant au-delà de 6 000 m, parmi eux l'Huascaran, la plus haute montagne du Pérou (6 768 m). C' est l' un des plus beaux endroits au monde pour randonner.

Je m' organise pour effectuer le trek de Santa cruz, l' un des plus beaux, en solo. La plupart passe par des agences mais le chemin est très facile a trouver, et je terminerai le trek avec d' autres randonneurs croisés sur la route.

Du coup, sans agence, il faut quand même trainer 12 kilos sur le dos, et le trek passe par un col a 4750 mètres, de quoi couper le souffle ! Les paysages sont epoustouflants, mais on remarque au passage la fonte accélérée des glaciers.

Les habitants vont encore chercher leur bois a dos de mule dans les montagnes.

PISCO, ILES BALLESTAS ET LE DESERT DE PARACAS

Retour au niveau de la mer, après 20 heures de bus depuis Huaraz. Pisco, petite ville rasée par un seisme de magnitude 8 en 2007, renait doucement . Partout encore, des tas de gravas attestent de l' ampleur du séisme. La ville, reconstruie rapidement, est horrible. Comme bien souvent au Pérou, les murs ne sont pas enduits, et le deuxième étage semble en construction pour l' éternité ! ( comme dans la plupart des villes du Pérou d' ailleurs ! ).               

Mais près de Pisco se trouvent les iles Ballestas, qui abritent lions de mer,manchots, pélicans et autres espèces d' oiseaux rares.

En haut a gauche ; La côte Péruvienne est toujours aussi étrange, puisqu' elle ne constitue qu' un immense désert, avec des paysages parfois dignes du Sahara ! on peut même dévaler les pentes en surf.

En haut a droite : Le ' chandelier de Paracas ', un géoglyphe dessiné dans la roche dont on ignore encore la signification, mais qui fais penser aux fameuses ' lignes de Nasca ', situées un peu plus au sud. D'une longueur d'environ 180 m pour une largeur de 70 m et une profondeur de 50 cm, il n'a pas pu être daté.

Des montagnes, des déserts, des forêts tropicales etc etc ... au pérou, on parle de ' mégadiversité biologique ' : 84 des 117 zones naturelles existantes au monde se trouvent au Pérou, et les changements de climat sont constants.

EN ROUTE POUR LE MACCHU PICCHU!

Et re- 16 heures de bus pour rejoindre Cuzco, avce en prime un accident a 6 heures du matin, dont je soupconne le chauffeur de s' être endormi ! Après 400 heures de bus au compteur et sur des routes périlleuses depuis le début de mon voyage et sur des routes périlleuses , je m' en sors plutôt bien finalement !

Alors évidemment, le Machu Picchu, c' est la cerise sur le gateau dans un pays qui compte déja tant de merveilles a decouvrir. Mais ce qui fait avant tout la majestuosité du site, c' est son emplacement extraordinaire au milieu de montagnes couvertes de selva tropicales et de glaciers au loin.
Aujourd' hui le site est limité a 2500 visiteurs par jours, il a connu jusqu' a 25000 visiteurs par jour jusqu' a ce que l' UNESCO intervienne ! Le site reste aujourd' hui en grand danger d' érosion.

Le Machu Picchu reste encore une énigme pour les archéologues: était ce une capitale religieuse, la résidence d' un empereur ou un lieu de culte consacré au soleil ? Reste néanmoins que la situation géographique du site n' a rien du hasard: tout s' organise en fonction des 3 éléments: soleil, terre et eau. Les Incas étaient obsédés par le déroulement du temps et des cycles des astres, et connaissaient les dates de solstices avec précisions. Ils organisaient ainsi des cérémonies en l' honneur du soleil, chaque année, a date fixe. Ainsi chaque porte, chaque temple du machu Picchu est disposé en fonction des astres. L' une des théories concernant le Macu Picchu est que cette cité était une sorte ' d' université des astres ' mais aussi de recherches agronomiques. En tout cas ce site ne laisse vraiment pas indifférent et possède la même puissance sacrée que les temples d' Angkor, au Cambodge...

Pour accéder au Macchu Picchu, je passe cette fois par une agence pour faire le trek de Salkantay avec un groupe super sympathique, une alternative au trek de l' inca surbooké toute l' année. 4 jours de marche, en passant par une variété de paysages impressionnants: cols a 4800 mètres et foret tropicale dans la même journée ! Le Machu Picchu est vraiment caché dans les montagnes, pas étonnant que les conquistadors ne l' aie jamais trouvé !

En haut : Le village d' Ollantaytambo, dans la vallée sacrée du Pérou, a gardé ses rues de l' époque Inca, avec cette disposition si particulière des pierres et ses canalisations d' eau. C' est après des tremblements de terre que l' on s' est rendus compte des propriétés anti sismiques des constructions Inca. En effet, seuls les murs Incas sont resté debout après ces séismes !

 LE CANYON DEL COLCA

Petit détour ( enfin 15 heures de bus quand même !) par Arequipa et le canyon del Colca, considéré comme le deuxième canyon le plus profond du monde après le canyon de Cotahuasi ( et bien non c' est pas le Grand Canyon des States le plus profond! ). Un peu de triche dans le classement néanmoins car le canyon del colca ressemble plus a une vallée qu' a un canyon. D' une profondeur de 3400 metres, il n' est pas aussi impressionnant que le Grand Canyon du Colorado mais les vues sont tout de même epoustouflantes. C' est une fois de plus un autre visage que nous offre le Pérou: dans le fond du canyon on découvre une végétation désertique, des pueblos abandonnés dignes des meilleurs westerns, des geysers et des mini oasis avec des sources d' eau chaudes a 40 degres.

 Contrairement au Grand Canyon du Colorado, le canyon del colca est habité ( environ une quinzaine de villages ), et la partie haute du canyon a été façonnée au cours des siècles par les habitants, avec des milliers d' hectares de terrasses agricoles. On peut aussi observer dans le ciel, a certaines heures, l' oiseau sacré des andes, le condor, d' une envergure de 3 mètres et d' une durée de vie de près de 50 ans ! Il vit a des altitudes entre 3000 et 5000 mètres.

             En quatre semaines au Pérou, j' ai vu des paysages époustouflants de hautes montagnes, de forêts tropicales, de déserts, de sites archéologiques passionnants, et je n' ai rencontré que des habitants chaleureux et souriants, en résumé: un voyage grandiose dans le pays le plus diversifié que j' ai visité, et ou les traditions restent tenaces.

Dans le prochain message, nous serons en Bolivie, et je vous raconterai comment j' ai dû corrompre les fonctionnaires a la frontière suite a une erreur monumentale des fonctionnaires Péruviens lors de mon entrée précédente !

ON THE ROAD ...

Dans le bus le long de la côte, la curiosité et le sourire des gamins, étant le seul ' gringo ' du coin.

Un moment sans nouvelles, désolé ! Mais j' ai pensé a vous tous en prenant le temps d' écrire un long article au fur et a mesure sur le portable que je traine désormais dans mon sac, histoire de rajouter quelques kilos ! Alors installez vous confortablement, il y a du texte ! ( et ne faites pas que regarder les photos SVP ! )

Un bien joli pays donc que l’ Equateur, et je ne regrette pas de l’ avoir ajouté a ma liste de voyage. Mais que connais t’ on de l' un des plus petit pays d’ Amérique du sud ?

PRESENTATION

15 millions d’habitants
28 % de la population vivant sous le seuil de pauvreté
indice de developpement humain : classé 77 eme sur 169 ( chiffres 2010 )

          Malgré sa petite taille, l’Équateur est un des pays au monde offrant la plus grande variété de paysages : à l’ouest, on trouve la côte pacifique, avec ses plages de sable fin, ses plantations de fruits et sa population Afro – Equatorienne. Le centre du pays est traversé, comme le Pérou, par la cordillère des Andes, avec ses volcans culminants a 6000 m et ses nombreuses populations indigènes. A l’est, L’Amazonie (appelée ‘ Oriente ‘ ) et, a plus de 1000 km à l’ouest de la côte, les iles Galapagos. Le tout sur un territoire grand comme la moitié de la France.

          La population est composée a 65 % de métis, les Amérindiens ( de souche Quechua ) représentent 25 % , les blancs des colons Espagnols 7 %, les Afros - Equatoriens, descendant d' anciens esclaves 3 %. L ' essentiel de la richesse demeure aux mains d' une minorité de blancs et de métis. Les indiens survivent avec peine et les noirs sont les plus démunis. Tout ce petit monde se retrouve pourtant unis dans la religion catholique ( 95 % de la population ).

       Comme le Pérou, le niveau de vie s’est énormément amélioré au cours des 15 dernières années, grâce au pétrole. En 2010 une nouvelle loi nationalise les compagnies pétrolières et, en 2000, le pays décrète la dollarisation de l’économie : on paye donc en dollar Américain en Équateur.
L’Équateur a doublé son budget social depuis 2006, plus de 5500 km de routes ont été réparées ou construites. Le taux de pauvreté a chuté de 9 % entre 2006 et 2011, et la classe moyenne ne cesse d’augmenter. Le cout de la vie est nettement plus cher qu’au Pérou.

LA COTE PACIFIQUE EQUATORIENNE

Ci dessus la ' finca mono verde ', ou j' ai travaillé 2 semaines, avec, a gauche, la vue du ' salon'. Logement en maison de bambou rustiques et ambiance zen loin de l' agitation !

           Je profite d' être en milieu rural pour accompagner les pêcheurs une soirée. Depart a 16h, et retour vers 20 H dans le noir, sur de petites embarcations qu' il faut mener a l' eau en les poussant sur des rondins de bois. Beaucoup de travail pour bien peu de poissons au final, et un quotidien dificille pour ces petits pêcheurs du pacifique...

QUITO

            Enfin une capitale digne de ce nom ! Après Lima l' horrible, Quito, capitale de l' Equateur, remonte le niveau avec son sublime quartier colonial classé patrimoine historique par l' Unesco. Quito, 2 300 000 habitants, est la deuxieme plus haute capitale du monde, je vous laisse deviner laquelle est la première ( j' y passerai dans environ un mois ). Perchée a 2800 metres d' altitude, Quito , ' Luz de America' disait Simon Bolivar le libérateur autrement dit ' lumière de l' Amérique ' tant elle est en effet perchée dans les nuages. Les quartiers s' aggrippent a flancs de montagne, la ville est entourée de 2 volcans situés a 4627 m et 4776 metres, l' un éteint depuis longtemps, l' autre actif. La ville est vraiment agreable pour se balader, pleine de ruelles et edifices coloniaux remarquablement préservés.

MARCHE DE SAQUISILI

Des paysages a couper le souffle : bienvenue dans la cordilliere des andes, que je vais suivre de l' Equateur jusqu' au Chili. Admirez la cime enneigée du volcan Cotopaxi en arriere plan, culminant a plus de 5500 metres.
Le marché de Saquisili rassemble le jeudi matin les indiens Quechua venus acheter et vendre leurs bêtes. La plupart auront fait 2 a 3 heures de bus sur des pistes défoncées ( je les ai testées ! ) pour se rendre au marché.

BOUCLE DE QUILOTOA

Lors d' une randonnée dans l' intérieur des terres, ou les indiens ne parlent que le ' Quechua ' ( ha bon, alors c' est pas une marque de decathlon a l' origine ??! ).  A la maniere des Chinois, les indiens cultivent la moindre parcelle de terre disponible dans les montagnes. Il est donc fréquent de voir des plantations a 3500 metres d' altitude.

              Le cratère du volcan Quilotoa, de 3 kilometres de diametre et situé a 4000 metres d' altitude n' a, selon les locaux, pas de fonds ! Pour y accéder, 5 heures de marche et un denivellé de 1000 metres pour finir la marche ! A l' arrivée, je suis pris du ' sorocho ' , le mal des montagnes. Celui ci survient lorsque l' on monte trop rapidement en altitude. Comme je suis passé en 3 jours de 0 a 4000 mètres, je finis la marche avec un terrible mal de crane, et le besoin de m' arrêter souffler tout les dix pas pour respirer. La feuille de coca, qui sert de remède contre le sorocho, et a donner de l' énergie en haute altitude, est beaucoup moins courante en Equateur qu' elle ne l' est au Pérou ou en Bolivie.

' la foret ne se vends pas ' , allusion au projet du populaire président Raphael Correa d' autoriser l' exploitation du pétrole dans des zones vierges de la forêt Amazonnienne ou résident encore des tribus dites ' non contactées ' . Le projet est malheureusement déja en route.

' Quand Lama fâché, lama toujours faire ainsi ! '

Les lamas, bien sûr ! Animaux emblématiques des Andes, les premiers que je vois ont souris pour la photo, mais habituellement c' est plutôt le genre de bêtes a qui on donnerai volontiers une baffe vu leur manière hautaine de vous fixer !!

EN TRANSIT DE L' EQUATEUR AU PEROU

Alors a quoi ça ressemble 4 jours de transit de la capitale de l' Equateur a Chachapoyas, première ville d' importance du nord du Pérou ? petit aperçu des routes des Andes.

Premier jour : je quitte Quito pour Alausi, journée tranquille, avec un premier bus ( 2 heures ) le long de la Panamericana puis un second ( 4 heures), cette fois, on a quitté la Panaméricana pour les routes de montagnes.

Deuxieme jour: lever a 5h30 du mat pour attraper un premier bus de Alausi a Riobamba ( 4 heures). Lever du soleil et routes a 3600 metres au dessus des mers de nuage: panorama de rêve ! Deuxieme bus de Riobamba a Loja ( 5 heures ) puis de Loja a Vilcabamba ( 2 heures).

Troisieme jour: Lever de nouveau a 5h30 pour attraper un bus en bord de route ( il n' y a pas de terminal de bus partout !) Direction ' La zumba ' , dernière ville perdue dans les montagnes avant de franchir la frontière et 6 heures de bus sur une piste en terre rendue boueuse par la pluie et serpentant dans les montagnes ! Après Zumba, ça continue avec un nouveau transport inconfortable: le ' ranchera ' : un camion reconvertis en bus avec des sieges en bois a l' arriere, sécurité zéro assurée ! 1 h 30 de routes sinueuses et boueuses et enfin, a l' arrivée, le poste frontiere loin de tout, dans une chaleur étouffante, ou tout le monde semble s'ennuyer a mort !

D' ailleurs, il faut d' abords déranger le garde frontière qui joue aux cartes au bar, puis de l' autre côté, remplir la fiche d' immigration et enfin aller au troisième bureau ou un gros bonhomme semble sortir de sa sieste pour tamponner mon passeport. Et c' est reparti pour 1h30 de taxi collectif sur route bitumée, la première depuis des centaines de km ! J' arrive a San Ignacio a la tombée de la nuit.

Quatrième jour: encore un réveil a 6h00 du mat' pour attraper un premier taxi collectif, 2 h 00 de route en terre + 3 h00 d' attente car la route est barrée: des ouvriers prennent le temps de décrocher des blocs de roches avec des barres en fer dans la pente surplombant la route : ça prends du temps! Puis arrivée a Jaen, et nouveau taxi collectif   ( 1h00 )vers Bagua Grande, 10 minutes de moto taxi puis un autre taxi pendant 3 heures pour arriver, enfin, a Chachapoyas, première ville digne d' intérêt. En tout, 900 km en 4 jours !

Je m' arrête ici une semaine : tchao le bus, et bonjour la randonnée dans les villages reculés des montagnes, sujet du prochain message ! Hasta luego !

ON THE ROAD ... ECUADOR

L' Amerique du sud : dernière partie du voyage

Me voila donc passé en deux jours de l' été a l' hiver car me voila de nouveau dans l' hémisphère sud. Après un bel été au Québec et un bon mois de travail ( quand même !), it' s time to be back on the road ! Premier stop au Pérou, huitième pays sur ma liste...

LE PEROU: PRESENTATION

Le Pérou, troisième plus grand pays d' Amerique du sud, compte environ 30 millions d' habitants.En indice de developpement humain, le Pérou se classe 78 ème sur 182. 1 personne sur 5 vis en dessous du seuil de pauvreté. Néanmoins, l' économie Péruvienne est l' une des plus performantes d' Amerique latine. D' enormes progrès ont été réalisés depuis 20 ans.

LIMA, capitale du Pérou

Mégalopole de 10 millions d' habitants, Lima est considérée comme l' une des villes les plus tristes du monde. Elle tiens en effet sa réputation a cause de cette couverture nuageuse et du brouillard qui ne quitte jamais la ville tout l' hiver ! Un climat très rare pour une ville située aussi proche de l' Equateur.

En fait, Ce climat résulte de l'influence des eaux froides du courant de Humboldt qui longent la côte péruvienne et à la proximité de la cordillière des Andes : le courant de Humboldt refroidit en hiver l'air chaud tropical, et génère des nuages à moins de 500 m de hauteur assez denses pour arrêter les radiations solaires. 

A droite, la grise mine de Lima !

Je m' attendais donc au pire en arrivant mais, finalement, je me pose dans le quartier de ' Jesus Maria ', bien tranquille. C' est évident qu' après l' Asie, le sentiment de sécurité n'est plus le même. Pas de terrasse de café dans les rues, des maisons entourées de grilles en fer forgé... mais les autorités semblent mettre le paquet sur la sécurité, en témoignent de nouvelles caméras de surveillance dans les rues et d' innombrables patrouilles de police en voiture, moto, scooter, a pied ... et a toutes heures. De plus, on n' hésite pas a mettre en deuxieme page du journal la photo du corps ensanglanté d' un bandit abattu par la police ayant tenter de braquer un petit commerçant: en amérique du sud, on a la gachette facile !

' Si tu voles dans le quartier de Pueblo Libre, t' es fiché ! ' 

Se promener a pied et en bus a Lima c' est déja une aventure ! Une fois de plus, il semble que je sois le seul ' gringo ' ( étranger ) a oser prendre le bus dans ce genre de ville. Dommage pour eux, car on est pris d' une franche rigolade en regardant défilé dans le bus les vendeurs a la sauvette. L' un d' eux se lance dans un monologue de 15 minutes pour présenter ( avec démonstration ) ... un simple stylo ! sitôt parti, un autre le remplace.

Dans la rue, même scénario. Il n' y a qu' a Bangkok que j' ai vu autant de vendeurs de rue, si on y ajoute les klaxons incessant des taxis ( plus nombreux que les voitures de particuliers !), cela place presque Lima sur le podium des capitales les plus bordéliques que j' ai visité ! Le podium étant respectivement détenu par : Hanoi ( Vietnam), Oulan Bator ( Mongolie) et Bangkok ( Thailande ) !

Donc je quitte rapidement Lima pour Chiclayo, a 800 km au nord ouest, le long de la Panaméricaine, cette autoroute qui traverse toute l' Amerique du nord au sud. Mon objectif est de rejoindre l' Equateur car je dois y être le 26 aout pour commencer 3 semaines de volontariat dans un coin perdu sur la côte pacifique de l' Equateur. Pas de temps a perdre, je reviendrais plus tard au Pérou.

Par chance, les trajets longue distance en bus s' annoncent très bien en Amerique du sud ! Le bus de nuit est le moyen de transport le plus confortable que j' ai eu depuis le debut de mon voyage! Pour 25 euros et 800 km: siege super large et confortable, wi-fi a bord, repas et une hotesse qui veille sur les passagers. Avant d' embarquer, controle des bagages et scanner, et même un type de la sécurité qui filme les visages de chaque passagers avant de partir ! Profitons en, les bus dans la cordillière des Andes seront différents !

Chiclayo, quatrième plus grande ville de pays, n' offre pas beaucoup d' attraits touristiquesmais j' aime bien son côté authentique de ville de province. Quasiment pas un seul Gringo ici, tout le monde doit être au Macchu Picchu ! Autour de la ville, on trouve les reste de la civilisation ' Noche ', vieille de 2700 ans.

Sous ces pyramides érodées vieilles de 300 ans se cachent encore des centaines de tombes. Faute d' argent et de moyens, les fouilles prendront encore un certain temps !

A droite, un des objets exposé a l' incroyable musée de Sipan, qui permet de découvrir des centaines d' ornements en or retrouvés dans les tombes.

J' enchaine ensuite 15 heures de bus jusqu' a Guayaquil, en Equateur, avec un passage de frontière facile, puis un autre 6 heures de bus dans la foulée pour arriver a Santo Domingo, une ville au nord est de l' Equateur, ça ne s' apelle pas ' on the road' pour rien ! Ici encore, l' agitation est a son comble. Pour celui qui ne supporte pas le bruit, les villes d' Amerique du sud peuvent vite tourner au cauchemar, mais les rues grouillantes de vie sont toujours un spectacle ! Ici encore, pas un seul étranger, de quoi améliorer mon Espagnol ! Alors qu' en Asie il est très dificille de converser avec la population locale, ici, j' ai la chance de pouvoir m' exprimer en Espagnol dans tout les pays que je vais visiter en Amerique du sud.

ON THE ROAD ... du Pérou a l' équateur

J' ai pris le temps de vous ecrire un message plus long que d' habitude car je vais passer l' essentiel des 3 prochaines semaines dans une association qui développe la permaculture: Finca mono verde ( il y a un site internet pour ceux que ça intéresse ) perdu dans un petit village sur la côte et donc sans moyens de communication.
Donc on se retrouve dans 3 semaines, bonne rentrée a tous !

Toujours sur la route du Québec sous le soleil, la chaleur et les moustiques.  Etape splendide dans le Fjord du Saguenay:

Un fjord est une ancienne vallée glaciaire. Celui du Saguenay est l' un des 38 au monde qui depasse les 100 km de long. Il se jette dans le St Laurent. La presque totalité du fjord est classé en parc naturel, ici la forêt donne l' impression de se jeter dans la mer. Malgré son éloignement de l' océan, le saguenay affiche un taux de salinité de 31 % ( océan = 33 % ). L' eau douce du lac St Jean, en amont, rencontre la salinité et la marée du fleuve St Laurent, lui même connecté a l' océan atlantique.

Sur les hauteurs du fjord, au Cap Trinité                                                                                    En kayack sur le Saguenay

Tadoussac et la côte nord:

Tadoussac, c' est le début de la côte nord. Situé a 475 km de Montréal,  et a l' embouchure du fjord, Tadoussac est l' un des meilleurs endroits au monde pour l' observation des baleines. Ici, les eaux océaniques, poussées par le courant froid du labrador ( 4 degres ), se heurtent a la hauteur de Tadoussac a un seuil rocheux qui les propulsent a la surface. Le plancton, qui prolifere, est alors arraché et c' est buffet a volonté pour les cétacés!

A droite du kayack, un rorqual commun prêt a plonger. L' observation se fait aisément du bord de l' eau. Capables de rester jusqu' a 30 minutes sous l' eau pour certaines espèces, on peut apercevoir les cétacés lors de leur remontée a la surface pour venir respirer. 

C,est normal que vous ne voyez rien sur la photo car vous n' avez pas cliqué dessus pour l' agrandir !

Le ciel Canadien nous offre de superbes couchers de soleil, toujours différents. Les paysages, entre fleuve, rivières et forêts, sont toujours d' une grande sérénité.

En camping sauvage sur les bords du St Laurent...

Jeu de miroir dans les lacs Québecois... quelle photo est a l' endroit ? 

Ci dessus, la  Poutine, des frites avec du fromage et une sauce non identifiable, le must de la junk food Québecoise. Je vous rassure, il y a plein d' autres bonnes choses a manger. En retrouvant des amis Québecois avec qui j' ai travaillé a Londres il y a 10 ans, on nous a reservé un accueil royal avec des dizaines de fromages régionaux. et oui, il y a aussi du très bon fromage au Québec !  Et de la bonne bière aussi ! Quand a l' hospitalité Québecquoise, elle reste toujours exceptionelle.

Et un drapeau de plus sur le sac ! Mais pour celui des USA, on attendra d' avoir quitté l' Amérique du sud avant de l' accrocher !